Le calendrier du Tournoi des 6 Nations faisait s'affronter à distance les trois prétendants à la victoire finale, Galles, Irlande, Angleterre, qui pour s'imposer avaient besoin non seulement d'une victoire, mais aussi d'une différence de points maximale.

D'où les choix tactiques d'attaque à tout va, Galles ouvrant la marche contre l'Italie avec un score de 61-20, et huit essais à deux, suivi par l'Irlande qui battait l'Ecosse 40-10, quatre essais à un.

Pour déloger l'Irlande de la première place, les Anglais savaient en rentrant sur le terrain qu'ils avaient besoin de 26 points d'écart. Ils prenaient très rapidement le score par un essai en contre, sur un "cadeau" de Plisson. Mais c'est ensuite l'équipe de France qui dominait le match, avec un niveau de jeu pour les lignes arrières que l'on n'avait pas vu depuis des années : de la vivacité, des courses tranchantes, des décalages...

Deux essais en cinq minutes et la France menait 15-7. C'est à la 26ème minute que survint sans doute le tournant de la rencontre, avec un plaquage à retardement de Lawes sur Plisson qui valait au minimum un carton jaune, mais qui fut jugé correct par l'arbitre. Les Français ont semblé sortir du match, et ont encaissé un 20-0 permettant au XV de la Rose de virer à la mi-temps avec 12 points d'avance. Les 8 points au pied manqués par les Français pesaient lourd dans la balance...

La deuxième mi-temps fut somptueuse, avec de magnifiques essais de part et d'autre. Au bout du suspense, les Anglais obtenaient à la dernière minute la pénaltouche de la gagne, poussaient à treize joueurs dans le maul qui suivait, mais en vain. A défaut de gagner, la France avait la satisfaction de priver les Anglais de la victoire finale!

Quelles leçons tirer avant la Coupe du Monde? 

La France a les moyens de jouer un rugby ambitieux. Certes, l'Angleterre l'a battue à ce jeu, mais nous ne sommes pas loin. Les deux mois de préparation avant le mondial devraient permettre de peaufiner les réglages. La paire de centre Mermoz-Fickou a marqué des points face à la paire Bastareaud-Fofana, au jeu trop stéréotypé.

Nous n'avons toujours pas d'ouvreur indiscutable, et il faudra s'en trouver un d'ici le début de la compétition. Trinh Duc? Enfin, un coach mental commence à travailler avec les Bleus, et c'est une excelllente nouvelle.

Place au sprint final du Top 14, avec dès samedi le choc Toulon-Toulouse!